Tout comme il n’y a pas de bête question, il n’y a pas de travail ennuyant. Tout dépend ce que vous en faites. Et pourtant. Quel que soit votre diplôme, vous courez le risque de vous retrouver dans une fonction dont vous aurez rapidement fait le tour. Vous n’avez pas (encore) envie vous contenter de la routine. Vous voulez sentir monter l’adrénaline de temps à autre et relever un nouveau défi. Mais aussi parce que vous voulez voir de quoi vous êtes (encore) capable. Vous vous retrouvez dans cette description ? Laissez-vous inspirer par l’histoire de Katrien, un docteur qui ne voulait pas se limiter à une seule fonction.
Pourquoi Katrien Vanherck, docteur en ingénierie biologique, a-t-elle opté pour un emploi de projets consécutifs ? Sa réponse est d’une étonnante simplicité :
« Tout simplement parce que je n’aime pas choisir. Me concentrer sur un seul élément ou une seule activité me demande beaucoup d’efforts. J’ai toujours préféré disposer d'une certaine latitude et de variété. Même lors de mes études. J’ai choisi l’ingénierie biologique, car il s’agit d'une orientation très vaste. Et un petit miracle m’aura permis d’en tirer un doctorat. Mais à l’époque, j’avais déjà trois sous-projets. »
Pendant son doctorat, elle a remarqué que la rédaction scientifique et le travail didactique lui plaisaient mieux que l’approfondissement d'un seul domaine. Ou le travail en laboratoire.
« Je suis donc devenue consultante en subvention. Dans cette fonction, je suis passée il y a trois ans de mon premier employeur à Modis, où j’ai trouvé un emploi permanent. Je m’occupe de projets de client successifs, mais aussi parallèles, en tant que spécialiste en subvention ».
« Beaucoup de différentes subventions, de différents clients, de différents projets... Tout pour me plaire ! »
« J’aide les entreprises et les organisations à obtenir des subventions publiques, principalement pour soutenir des projets de recherche. J’essaie avant tout de bien comprendre ce que fait l’entreprise exactement et quels sont les projets de recherche qui vont y être initiés. Je recherche ensuite le soutien financier disponible. Puis je participe à la rédaction de la demande de subvention. Généralement, une demande de ce type consiste en un pitch ou un concours, pour lequel un dossier volumineux doit être introduit. »
Entre-temps, Katrien a aidé des entreprises comme eTheRNA Immunotherapies, Rejuvenate et une grande entreprise pharmaceutique belge à obtenir des subventions de plus d'un million d’euros pour différents projets.
« Maintenant, j’ai une mission fixe dans une entreprise pharmaceutique où je soutiens l'équipe Maladies infectieuses (discovery) pour toutes leurs demandes de subventions. Je leur donne également des conseils à propos de problèmes spécifiques concernant les projets en cours. »
Plusieurs grant consultants travaillent chez Modis. Ils se répartissent les missions, tout d’abord en fonction de leur disponibilité. Il s’agit souvent de courtes missions de quelques mois qui peuvent également être effectuées en même temps.
« Il arrive que l’on m’attribue trop de responsabilités par rapport au temps disponible. Quand j’ai ce genre de problème, je peux me tourner vers mes dirigeants et collègues (de Modis, n.d.l.r.) La satisfaction des clients est cruciale à mes yeux, et je l’évalue donc moi-même au cours de la mission. Mais mes clients sont faciles à satisfaire, tant qu'ils obtiennent leurs subventions (elle rit). De temps en temps, nous organisons une sorte d’entretien final pour examiner ensemble comment la collaboration peut encore être améliorée la fois suivante. »
« Les clients accordent davantage de valeur à un grant consultant qui maîtrise bien son métier et se familiarise rapidement avec le leur. Vous devez donc être capable d’apprendre rapidement, d’approfondir vos connaissances dans le domaine de la subvention (par ex. pour bien en connaître toutes les règles) et devez également être en mesure de travailler de manière très didactique et de communiquer clairement. Pour rédiger des demandes de subvention, il convient d’avoir une belle plume, tout en maîtrisant la mise en page et l’édition. Vous devez pouvoir distinguer l’essentiel de l’accessoire. Vous devez également être capable de faire face à de nombreuses personnes différentes, à des délais stricts et à des pics au niveau de la charge de travail. Il faut donc pouvoir gérer le stress ! »
C’est pourquoi Katrien en apprend bien plus que si elle restait dans un laboratoire. Elle découvre ainsi dans la pratique les domaines dans lesquels elle excelle, ou dans lesquels elle souhaite s’approfondir.